Les laveuses

En ce temps là, point de machine à laver, ni à Langeac de lavoir public ! Le linge était souvent donné à laver à une tierce personne qui pratiquait son métier sur les bords de l’Allier à la belle saison. la grande lessive, draps, oreillers, torchons, serviettes etc… se faisait 2 à 3 fois par an, le jour de la « bugeade ». les techniques de lavage sont bien expliquées dans la revue du Jacquemart.

Le gros linge était rincé au fil de l’eau, puis « écarté » sur les galets pour le faire sécher. Chaque laveuse possédait son « grazaou » pour s’agenouiller au bord de l’eau. Il était généralement rembourré par de la paille ou des coussins. En accessoires elle utilisait aussi le « lavadoo », planche crenelée, et le « massort », un battoir en bois.

Je me souviens de la grande lessive chez mes grands parents. Pour commencer quelques jours avant on fabriquait le savon avec du gras acheté à l’abattoir et de la soude que mon grand père se procurait au « syndicat ». Ce savon était coulé dans des moules. Ce qui restait dans la chaudière servait pour la lessive à venir. On mettait « le champignon » au milieu de la chaudière et le linge autour.

Cette carte, la plus connue des laveuses de Langeac, est un souvenir familial. La première laveuse en chapeau noir et coiffe blanche sous le chapeau, est mon arrière grand mère Maria Vissac, qui habitait rue du pont, où elle avait tenu auparavant une boucherie. Chez elle j’ai toujours vue la photo originale épinglée au mur de la cuisine, mais elle a disparue…

Cette carte de « Gaby » date d’après 1945, les laveuses ont donc continué leur activités après la dernière guerre. Sur quelques vues prise de Saint Roch on aperçoit les draps étendus sur les galets.