Les Écoles publiques
Avant la loi Falloux de 1850
Avant 1850, l’organisation de l’enseignement en France était très « particulière ». C’était un mélange d’écoles publiques et confessionnelles. Des lois existaient pourtant, mais n’étaient pas ou très peu appliquées. La raison essentielle tenait au fait que dans les milieux pauvres les parents préféraient voir leurs enfant au travail plutôt qu’à l’école.
Historiquement, à Langeac, la première école date de 1793, quand Mr Dhubac fut nommé instituteur, et qu’il s’installa dans les locaux de St François.
Dans la région il ne faut oublier le rôle des « béates » en particulier dans les villages et hameaux de Haute-Loire.
1821 marque l’implantation officielle de l’éducation dans la cité langeadoise.
En 1825 les religieuses de la Présentation de Marie s’installent dans de nouveaux bâtiments construits sur ce qui deviendra le boulevard national, aujourd’hui Bd Charles de Gaulle. L’école existe encore de nos jours.
En 1849 l’école des frères de la doctrine chrétienne enseignent dans une école moderne installée dans des bâtiments modernes sur le quai en bordure de l’Allier.
Donc en 1850, lors de la promulgation de la loi « Falloux », Langeac dispose alors de trois écoles:
– Sur le quai , une école de garçons où enseignent des frères de la doctrine chrétienne.
– Sur le futur Boulevard National , une école de filles où enseignent les Dames de la Présentation de Marie. Mais cette école était presque exclusivement fréquentée par les filles de la bourgeoisie.
– Une école maternelle appelée « asile ».
L’enseignement est gratuit, grâce à des legs, sauf à « l’asile » où le coût est de 50 cts par mois.
Après la loi Falloux de 1850
La loi Falloux du 15 mai 1850 fixe enfin un début d’organisation de l’enseignement. Cette loi précise que chaque commune doit entretenir au minimum une école primaire, mais elle soumet les instituteurs aux autorités religieuses et favorise les écoles ecclésiastiques.
Les successeurs de Mr Falloux constatent , partout en France, que la mauvaise volonté des communes est préjudiciable à l’éducation des filles. Ils imposent alors par la loi l’obligation, pour les communes de plus de 500 habitants, d’avoir une école de filles. Langeac a déjà son école de fille, mais elle ne fonctionne pas dans l’esprit de la loi.
Pour Langeac va s’en suivre de 1864 à 1904, un feuilleton, parfois cocasse, parfois dramatique, d’opposition entre les maires successifs et certains conseillers, et entre la commune et le préfet et le sous préfet de Haute Loire.
Si on en croit l’inscription gravée sur la façade du bâtiment qui longeait la rue Dumas, celui ci a été construit en 1876, alors que le capitaine Marie était maire de Langeac. C’était donc un agrandissement de l’école pour faire face à l’augmentation de population liée à l’activité du P.L.M..
La loi Jules Ferry de 1881 rend l’école primaire publique et gratuite; celle de 1882 instaure l’école obligatoire, laïque et gratuite. La mise en œuvre de ces lois va créer de nouvelles difficultés à Langeac.
On va donc installer en 1881 cette école de fille dans les locaux des frères de l’école chrétienne. On construit alors un mur de séparation qui coupera l’école et la cour en deux parties, côté filles et côté garçons. Ce mur visible sur la carte ci dessous ne sera démoli qu’en 1910 après le déménagement de l’école des filles rue Jules Ferry.
En 1885 l’école des frères est reconstruite en bordure de la nouvelle avenue de la gare. Elle y est encore aujourd’hui.
Dans la même période, du dernier quart de siècle, le développement du P.L.M. entraîna une augmentation spectaculaire de la population langeadoise. Les écoles ne suffisaient plus. Après aplanissement de toutes les difficultés les élus décidèrent enfin en 1904 de construire une nouvelle école de filles. Elle fut construite en deux ans, et on y fit la rentrée 1907 ou 1908 ? L’ancienne école de filles du quai est alors occupée entièrement par l’école des garçons.
Cet épisode peu glorieux, mais vécu dans de très nombreuse communes françaises, montre en quel estime les hommes de l’époque tenaient les filles et les femmes.
Dans le projet global de l’école de filles était prévu une école « maternelle », destinée à remplacer « l’asile » devenue insuffisante par rapport à la population. Le projet fut abandonné faute de disponibilité financière. On installa alors » la maternelle » dans une salle de la mairie qui servait occasionnellement de salle de théâtre. Un incendie ayant endommagé les locaux ( en 1909 ? ) la maternelle fut transférée dans d’autres salle donnant sur la place de la Favière. Finalement, après quelques aménagement la Maternelle fut installée (en 1911) dans la nouvelle école de filles.
Pour mémoire les locaux de la place de la Favière ont ensuite été utilisés par la poste.
Les locaux ainsi libérés à la mairie, on y installa la poste. Mais où était la poste auparavant… ?
Le bourg de Langeac était ainsi pourvu en écoles publiques. Il a aussi existé des écoles primaires publiques dans les villages de Jahon , Poursanges, Marsanges et La Bretogne. Fait tout à fait exceptionnel pour
l’époque ( XIX ème siècle), ces écoles étaient mixtes ! La loi dans ce cas imposait que l’enseignant soit une institutrice.
La « nouvelle école des filles » a été détruite pour laisser place à un nouvel établissement moderne mixte. L’école primaire publique de garçon du quai, a été fermée. L’école des filles aura donc duré un siècle.
A côté des écoles publiques ont continué d’exister deux écoles confessionnelles.
Les Écoles Confessionnelles
La Présentation
L’école libre des Dames de la Présentation, pour les filles, sur le boulevard national.
Saint Joseph
Le pensionnat St Joseph de garçon , avenue de la gare, que j’ai fréquenté. Où j’ai connu frère Bernard dit « Brindille », Frère Brioude, frère Vigouroux et frère Comte (Directeur) et aussi un certain « Mr Buisson » qui jetait une boite de craie par jour sur les élèves dissipés ou qui ne savait pas leur leçon, jusqu’à ce que un élève en reçoive un morceau dans l’œil !
La photo de droite est celle de la classe de frère Bernard dit « Brindille » pour l’année scolaire 1950-1951. Mon frère et moi sommes sur cette photo. J’espère que d’autres se reconnaîtrons.
Ces deux établissements existent encore de nos jours.